Des flop?es d'onomatop?es
"Ouh la la la la la la".
"A?e a?e a?e".
"Ouop pop pop pop".
L'onomatop?e est constitutive du commentaire du Jean-Michel Larqu?, elle permet une identification imm?diate, comme un logo identifie une marque d?pos?e.
Des r?p?titions exclamatives et des exclamations r?p?titives
"Il n'est pas hors-jeu, il n'est pas hors-jeu, il n'est pas hors-jeu!".
"Il y a en a pas un qui ne d?fend pas, il y en a pas un pas un pas un!".
"C'est pas fini, c'est pas fini, c'est pas fini!".
"Il y a eu le feu, il y a eu le feu, il y a eu le feu!".
Comme les onomatop?es, les r?p?titions sont absolument fondamentales dans la logorrh?e larquienne. Elles lui permettent d'abord de meubler les grands vortex s?mantiques qui se cr?ent entre lui et Thierry Roland (dont la vacuit? c?r?brale provoque de s?rieux courants d'air, voir Thierry Roland, l'aspiration par le vide). Le mart?lement est ?galement tout ? fait ad?quat pour un commentateur qui aime par-dessus tout enfoncer le clou. Enfin, le Larqu? a tellement peu de choses ? dire qu'il veut ?tre s?r que le t?l?spectateur ne les rate pas.
Des consid?rations tactiques de haute vol?e
"Il ne faut pas d?gager dans l'axe".
"Le gardien doit relancer c?t? oppos?".
"La protection de balle de Del Piero est une merveille".
"Il va le tirer rentrant".
"Les uns ont un moteur les autres n'en ont pas".
"Ils sont toujours en retard les Madril?nes".
Ces remarques savamment distill?es repr?sentent la caution technique du Larqu?, facilement accr?dit?e aupr?s du t?l?spectateur na?f et peu exigeant qui constitue le tout-venant de l'audience de TF1. Un t?l?spectateur qui peut facilement s'approprier ces lieux communs rab?ch?s depuis vingt ans et se consid?rer comment un expert ? chaque fois qu'il les entend.
Des anticipations pour prouver la science du commentateur
"Oh il est bien tir?" (au moment de prononcer "tir?", le coup franc est g?n?ralement repouss? par le mur).
"Attention, attention, attention!".
Pour justifier de sa comp?tence ? ses propres yeux comme aux oreilles rebattues du t?l?spectateur, le Larqu? met un point d'honneur ? prouver qu'il lit le jeu ? livre ouvert, aussi bien au cours d'une action qu'au fil du match. Dix minutes lui suffisent g?n?ralement pour d?gager le sens d'une rencontre, quitte ? d?former un peu la r?alit? quand celle-ci refuse de se plier ? ses injonctions.
Des pleurnicheries et des j?r?miades
"Ah la la, il ?tait tout seul au deuxi?me poteau, il ?tait TOUT SEUL au deuxi?me poteau, il ?tait tout seeeeuuul au deuxi?me poteau!"
"Il ne sont pas bien les Madril?nes, ils ne sont PAS BIEN les Madril?nes, ils ne sont pas bien du tout du tout du tout les Madril?nes".
Notez les modulations dans la phrase ou l'insertion d'une forme adverbiale (r?p?t?e si possible), qui transforment avantageusement une r?p?tition exclamative en j?r?miade. La pleurnicherie est particuli?rement utile pour commenter les matches des clubs fran?ais et de l'?quipe de France quand elle conna?t quelques d?boires, la j?r?miade ?tant le ferment du d?faitisme national et de l'auto-d?nigrement.
Des radotages
Quand il a vu quelque chose qui le contrarie, le Larqu? va s'appesantir ind?finiment dessus, m?me quand cela n'a strictement aucun int?r?t.
Ex.: "Il n'?tait pas sur sa ligne Gian-Luigi Buffon" (X3) ou encore diverses variations sur les panneaux ?lectroniques du quatri?me arbitre.
Une t?te de Turc par match
G?n?ralement d?sign?e dans le premier quart d'heure, elle sera ex?cut?e ? chaque fois qu'elle touche le ballon, voire m?me avant.
Inversement, il y a des intouchables dans la cosmologie du Jean-Mi-Mi. Ainsi, parfait sp?cimen de la Zidanol?trie ambiante (contractuelle sur TF1), Larqu? prononcera 875 fois le nom du meneur de jeu lors d'un match r?ussi (ex.: Real-Manchester), contre 5 fois quand Zidane passe au travers (ex.: Juve-Real), en ayant l'extr?me correction de ne surtout pas le faire remarquer.
Des notations pittoresques
"Il est plein de neige le ballon de Figo".
Servie par un accent r?gional subitement raviv?, la notation pittoresque authentifie le commentaire en m?tinant l'appr?ciation technique d'un go?t de terroir.
De la pub pour les clubs de Bayonne
Qu'il s'agisse d'aviron, de rugby (d'ailleurs c'est pareil), de football ou de scrabble, il n'y a pas de soir?e de football r?ussie pour le Larqu? sans allusion ? sa r?gion natale et ? ses associations sportives. ? son ?ge, il devient important de s'assurer une retraite au pays tous frais pay?s en rendant de menus services.
Des commentaires compos?s
Cette figure consiste en un savant amalgame entre plusieurs figures de style.
"C'est totalement idiot, c'est idiot, c'est grotesque. C'est terrible de se comporter comme ?a sachant qu'il y a une finale" (carton jaune pour Nedved qui le privera de la finale). Dans cet exemple, le sadisme larquien se r?v?le, car le Larqu? n'a pas un bon fond, il se d?lecte inconsciemment de la d?route, de la d?ch?ance et de l'?chec.
Exercice :
Compose un commentaire ? la Larqu? en additionnant une onomatop?e, une consid?ration tactique de haute vol?e r?p?t?e trois fois, une autre onomatop?e et une pleurnicherie ? propos d'une t?te de Turc ".
Exemple : "A?e a?e a?e, il est en retard, il est en retard, il est compl?tement en retard! Ah la la la la, il passe compl?tement ? c?t? de son match Flavio Concei?ao".
tir? des Cahiers du football...
